van Gogh's letters - unabridged and annotated
 
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Letter from Vincent van Gogh to Theo van Gogh
Auvers-sur-Oise, 21 May 1890
Relevant paintings:


"Thatched Cottages," Vincent van Gogh 1890
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Mon cher Theo et Jo,

Dans l'autre lettre j'ai d'abord oubli� de te donner l'adresse d'ici, qui est provisoirement de la Mairie chez Ravoux, puis lorsque je t'ai �crit je n'avais encore rien fait. A pr�sent j'ai une �tude de vieux toits de chaume avec sur l'avant-plan un champ de pois en fleurs et du bl�, fond de colline. Une �tude que je crois que tu aimeras. Et je m'aper�ois d�j� que cela m'a fait du bien d'aller dans le Midi pour mieux voir le Nord.
C'est comme je le supposais, je vois des violets davantage o� ils sont. Auvers est d�cid�ment fort beau.
Tellement que je crois que ce sera plus avantageux de travailler que de ne pas travailler, malgr� toutes les mauvaises chances qui sont � pr�voir dans les tableaux.
C'est tr�s color� ici - mais comme il y a de jolis maisons de campagne bourgeoises, bien plus joli que Ville d'Avray, etc., � mon go�t. Para�t que Desmoulins, celui qui fait le Japon, a �t� ici, mais est reparti. Si vers la fin de la semaine tu pouvais m'envoyer de l'argent, ce que j�ai me tiendra jusqu'alors, mais je n'en ai pas pour plus longtemps.

Ceux-l� il me les faudrait quand m�me pour ne pas perdre du temps. Il y a beaucoup � dessiner ici.Mon cher, r�flexion faite, je ne dis pas que mon travail soit bien, mais c'est ce que je peux faire de moins mauvais. Tout le reste, relations avec les gens, est tr�s secondaire, parce que je n'ai pas de talent pour �a. A cela je n'y peux rien.
Ne pas travailler ou travailler moins co�terait le double, voil� tout ce que je pr�vois. Si on cherchait un autre chemin de parvenir que le chemin naturel travailler - ce que nous ne ferons gu�re. Tenez, si je travaille, les gens qui sont ici viendront tout aussi bien chez moi, sans que j'aille les voir expr�s, que si je faisais des d�marches pour faire des connaissances.
C'est en travaillant que l'on se rencontre, et �a c'est la meilleure mani�re. Suis d'ailleurs bien convaincu que telle est ton opinion et aussi celle de Jo. A ma maladie je n'y peux rien.
J'avais �a � Paris et ici aussi, mais le travail marchant un peu, la s�r�nit� viendra. Quoi qu'il en soit, je ne regrette pas d'�tre revenu et cela ira mieux ici.Serai bien content si d'ici quelque temps tu viennes un dimanche ici avec ta famille.
Tu verras bien que pour comprendre la campagne et la culture, �a ne fait que du bien de voir d'autres pays.
Mais je trouve presque aussi joli les villas modernes et les maisons de campagne bourgeoises que les vieux chaumes, qui tombent en ruine. Mmes Daubigny et Daumier � ce qu'on dit restent encore ici, au moins je suis s�r que la premi�re y reste.
Lorsque tu pourras le faire, tu m'enverrais pour un temps les Exercices au fusain de Bargue, j'en ai absolument besoin, je les copierai pour garder pour de bon les copies.

Poign�es de main bien cordiales,

Vincent


At this time, Vincent was 37 year old
Source:
Vincent van Gogh. Letter to Theo van Gogh. Written 21 May 1890 in Auvers-sur-Oise. Translated by Robert Harrison, edited by Robert Harrison, number 636.
URL: https://www.webexhibits.org/vangogh/letter/21/636-fr.htm.

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